Gardien.nes de troupeaux : saisonniers des alpages

Non-content des brebis, ils veillent aussi sur des vaches, des chèvres ou même des ânes… À bergers, tous préfèrent gardiens de troupeaux. Peu satisfait des résultats obtenus via leur association, ces travailleurs de tous les alpages de Paca ont décidé d’aller plus loin en fondant, en 2022, le premier syndicat CGT de gardien de troupeau.

Tous expliquent qu’ils militent sur le fil étroit d’une arête, entre volonté d’arracher du progrès social et peur d’une étiquette syndicale qui pourraient leur coûter leur boulot d’une saison à l’autre. C’est un fin métier d’équilibriste que le job de gardien de troupeau. Entre promesses idylliques d’une saison à la montagne, d’un retour à la nature au milieu des animaux, loin du tumulte du monde et réalité des conditions de travail compliquée, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, sans eau ni électricité parfois, traité au bon vouloir de l’exploitant souvent.

Comme cette jeune salariée, réveillée en pleine nuit par son patron et ses amis venus « faire la fête à la cabane ». Alcoolisée, en bande, la petite fête se terminera par des attouchements sur la bergère, impuissante au milieu de nulle part. En France, chez les moins de 35 ans, 50% des gardiens de troupeau sont des femmes.

85% des cabanes n’ont pas d’installations sanitaires. « Cabane insalubre », « sans eau », « sans salle de bain », « pas de fenêtre », « pas d’électricité », « toit fissuré », « une seule pièce de 8 m2 avec un lit superposé alors que deux personnes y sont logées »… Ces éléments figurent dans un document de la direction départementale des territoires faisant suite à la restitution de l’inspection du travail.

Organisés en syndicat CGT, ils espèrent conquérir des droits et notamment la création d’un statut des gardiens de troupeau, à l’image de celui des intermittents. Un statut qui leur permettrait notamment d’avoir accès au chômage. Ce que leur contrat, de 35H étalé sur 4 mois seulement, ne leur permet pas aujourd’hui.

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