Vieillir dignement et en bonne santé

La vieillesse est inéluctable, au moins dans les chiffres. Se demander comment vieillir dignement et en bonne santé tombe alors sous le sens et promet d’éviter tous les clivages politiciens tellement la question paraît universelle. Et pourtant…

Le 1er juillet, le comité régional CGT paca organisait, à Marseille, une journée d’étude sur ce thème. Retour sur l’événement.

Inégalités à tous les étages

En France, c’est dans la région Paca que l’on vieillit le plus. Non pas que davantage de vieux naissent chez nous, mais il paraît que nos territoires attirent les retraités. Nous faisons le pari que ça ne va pas s’arranger d’ici 2040 et l’arrivée du « papy boom », revers aux cheveux gris du baby boom d’après guerre. Les récents scandales dans les EHPAD ont montré au grand jour la difficile réalité au sein de ces établissements et plus globalement les difficultés qu’à notre pays à prendre en charge la vieillesse.

Derrière le terme générique d’EHPAD se cache une grande variété de structures aux modes de financement divers. D’autant plus dans notre région qui présente de fortes disparités selon les départements, villes et même quartiers.

Il faut comprendre que chez nous plus qu’ailleurs, la « silver économie » est un marché porteur qui attire du monde. La silver économie, c’est le marché des produits et services pour les seniors. C’est, par exemple, quand La Poste propose que votre facteur vienne vous demander si vous allez bien, contre 130 euros par mois.

Liliane contre Josette

Donc la région Paca se distingue par une très importante quantité d’établissements privés à destination des anciens. Ce qui implique une très grande variété de tarif, de qualité d’hébergement et de soins. Les inégalités ne s’arrêtent pas là puisqu’elles persistent quand on parle de maintien de la personne âgée à domicile.

On a pas les mêmes soins quand l’on s’appelle Liliane Bettancourt que quand on s’appelle Josette, qu’on arrive pas à se payer des heures de ménage, une télévision ou qu’on ne sait pas utiliser internet pour faire ses démarches en ligne. Sauf que voilà…. 16% des plus de 75 ans vivent sous le seuil de pauvreté, chiffre qui ne s’arrangera pas au regard du menu de la prochaine réforme des retraites.

Des conditions de travail qui interrogent

Le point commun entre toutes les structures se trouve avant tout dans l’humain. Les personnes qui accompagnent et ont à cœur de prendre soin de nos aînés. Pour la CGT, garantir au personnel en charge de nos anciens de travailler dans de bonnes conditions a toujours été un levier pour permettre aux personnes âgées de vivre dignement.

Le quotidien de ces salariés du lien a été abordé largement. Tantôt à travers le témoignage d’une salariée d’EHPAD puis grâce à celui de Gérard Frey, qui a côtoyé ce milieu pendant la prise en charge de sa maman. Les réactions des nombreux participants présents ont montré l’urgence de prendre réellement en charge ces situations. « Laisser une dame dans son caca » ça ne fait jamais plaisir à personne. Trop souvent montrés du doigt pour ce qui serait de la négligence, les salariés des EHPAD sont les premiers à souffrir de ce conflit quotidien entre leurs valeurs et ce qu’on leur impose de faire. « Si les résidents sont en souffrance, le personnel aussi » conclura une salariée de Korian.

La CGT pour porter une autre vision

Vieillir dignement et en bonne santé semble être la préoccupation de tous, tant que ça rapporte. Placer un proche dans un établissement où il sera bien pris en charge ne devrait pas représenter le sacrifice économique d’une vie. La prise en charge de la vieillesse ne doit pas être vu comme un coût mais comme un juste retour des choses envers ceux qui ont fait nation avant tout.

Les EHPAD, comme l’aide à domicile doivent relever du service public et faire partie d’une stratégie gouvernementale financée par la solidarité nationale et les cotisations. L’évasion et l’optimisation fiscale, les mega profit et dividendes records du CAC40, les augmentations massives des salaires des PDG en 2021 prouvent que notre pays n’est pas en crise. Les richesses, produites par les travailleurs, doivent à nouveau leur profiter. Notamment pour financer la dépendance, au sein de la branche maladie de la sécurité sociale. Il s’agit d’un choix de société qui en dira long sur notre humanité.

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