Jusqu’au 31 janvier, 1,5 million de salariés de la production agricole sont appelés à voter pour élire leurs représentants aux chambres d’agriculture. Ces élections revêtent une importance stratégique pour les salariés agricoles, souvent invisibilisés, mais également pour l’avenir de l’agriculture dans notre pays.
Un enjeu double : représentation et conditions de travail
Les chambres d’agriculture constituent l’instance officielle de représentation du secteur agricole dans chaque département. À travers ce scrutin, les salariés agricoles ont l’occasion de faire entendre leurs revendications sociales et de participer à l’élaboration des politiques agricoles nationales. Pour la CGT, ces politiques doivent garantir un approvisionnement stable et de qualité à des prix accessibles, tout en répondant aux besoins des travailleurs et en développant nos professions agricoles.
Grâce à la mobilisation des élus CGT, plusieurs avancées majeures ont été obtenues, comme la mise en place en 2021 d’une convention collective nationale de la production agricole ou encore la préservation des acquis sociaux arrachés de longue lutte dans les territoires.
En outre, les résultats de ces élections détermineront la représentativité des syndicats en agriculture, un levier essentiel pour peser dans les négociations à venir, qu’il s’agisse de salaires, de conditions de travail ou de droits sociaux.
Des salariés précaires et invisibilisés, mais qui luttent
Les salariés agricoles sont parmi les plus précaires en France. Ils doivent composer avec des conditions de travail et d’hébergement indignes, parfois proches de l’exploitation. Dans certains cas, les exploitations se transforment en zones de non-droit, où règnent répression et violations des droits.
Malgré ces obstacles, les mobilisations se multiplient. Dans les Hautes-Alpes, par exemple, les gardiens de troupeaux se battent pour des salaires décents, des conditions de vie dignes et une reconnaissance de leurs qualifications. Ils ont mené des actions importantes, notamment dans le cadre des commissions mixtes à Digne, où ils ont dénoncé les pratiques patronales déloyales sur l’avenant Berger.
Dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, la CGT lutte contre la traite d’êtres humains et les réseaux mafieux qui exploitent des travailleurs étrangers, notamment venus du Maroc, à des coûts dérisoires. Face à ces systèmes inhumains, des actions sont envisagées pour exposer les exploitants qui tirent profit de cette main-d’œuvre précarisée.
Une CGT forte pour défendre les “invisibles”
Ces luttes montrent que les salariés agricoles, malgré leur invisibilisation, s’organisent pour défendre leurs droits et refuser l’exploitation. La CGT, avec ses élus, joue un rôle clé pour faire avancer ces combats et arracher des victoires face à un patronat souvent hostile.
Le vote CGT est un acte fort de solidarité et de lutte. En faisant voter massivement CGT, les salariés agricoles peuvent construire un rapport de force pour défendre leurs droits et leurs conditions de vie.
Alors, que se dressent les damnés de la terre !