Retraites : une réforme qui ne tient pas la route

Perdu dans les éléments techniques brandis par le Gouvernement, il est parfois difficile de comprendre le fond de la réforme des retraites. On vous explique tout ici !


Un système à l’équilibre

Personne n’aura pu échapper à la levée de boucliers provoquée par les annonces du Gouvernement sur la réforme des retraites. Événement suffisamment rare pour être souligné, la totalité des organisations syndicales de salariés s’y opposent et appellent à la grève. Et pour cause, aux yeux de nombre d’économistes, cette réforme s’avère être un véritable non-sens pour notre époque. La retraite, qui était devenue un nouvel âge de la vie, est sur le point de redevenir un mouroir.

Dans la course aux arguments justifiant la réforme, il y a d’abord celui de la nécessité revendiquée par le Gouvernement de combler la dette du système (12 milliards) pour préserver son équilibre. Pourtant, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), organisme sous tutelle gouvernementale, annonce un système à l’équilibre jusqu’en 2070 au moins. Bien qu’existant, le déficit de 12 milliards est stable et ne perturbe pas l’intégrité du système qui pèse plus de 300 milliards à lui seul. Alors pourquoi vouloir sauver le système s’il n’est pas en danger ? C’est l’argument majeur pour justifier chaque réforme. Depuis 1993, 7 réformes des retraites ont été imposées grâce à ce dernier. Chacune d’elles étant censée être « la dernière » pour garantir la survie du modèle.

Des alternatives à la réforme

Bons joueurs, dès l’ouverture des discussions précédant l’annonce de la réforme, les organisations syndicales ont toutes proposés d’autres pistes pour combler ce manque.

Parmi elles, l’instauration de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes qui rapporterait 6 milliards de cotisations par an. Dans un rapport publié en fin d’année, l’IRES met en avant le montant des aides versées chaque année aux entreprises. Avec une enveloppe de 157 milliards, soit 13 fois le pseudo-déficit des retraites, c’est le plus gros budget de l’état, versé sans contre-parti à des entreprises qui continue de verser des dividendes et de licencier. Ces exemples démontrent à eux seuls toute la philosophie de la réforme voulue par E. Macron : faire travailler chaque Français 2 ans de plus d’un côté et continuer de faire diminuer les impôts des entreprises de l’autre.

Enfoncer les plus pauvres pour enrichir les plus riches

A elle seule, elle symbolise un capitalisme prédateur qui continue de mettre la pression sur les citoyens, y compris les plus précaires, pour permettre aux plus privilégiés de continuer à s’enrichir. Alors même que l’espérance de vie d’un ouvrier est inférieure de 6 ans à celle d’un cadre, la réforme des retraites va imposer aux Français de travailler jusqu’à être trop malade pour le faire. En témoigne l’espérance de vie en bonne santé qui est de … 65 ans.

Comme une logique qui suit sa course, l’assurance retraite privée devient le nouveau placement à la mode. Impossible de reprocher aux jeunes de « penser à leurs vieux jours » en plaçant leurs économies dans ces fonds. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de la réforme. En plus de participer à la casse du système, l’argent des assurances finance systématiquement grands groupes et promoteurs des énergies fossiles. C’est la face cachée de la réforme. En renforçant l’attractivité de ces placements, elle ne fait pas que détruire le système, elle s’attaque aussi à la Planète.

Pour en savoir encore plus et poser vos questions, participez à l’un des webinaires organisés chaque lundi à 12H30 par la CGT des Hautes-Alpes.
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