Du 25 au 29 juillet, la tournée d’été des saisonniers 2022 de la CGT des Hautes-Alpes a parcouru le département à la rencontre des salariés saisonniers.
Une opération d’information et de sensibilisation
Au fil des stations et plans d’eau, les camarades volontaires ont échangé avec de nombreux salariés souhaitant obtenir des informations ou des réponses à leurs questions. Pour Philippe, co-secrétaire général : « Cette opération est un excellent moyen d’aller à la rencontre de ce public parfois précaire et souvent mal informé sur ces droits. Le but n’est pas de faire la révolution dans les entreprises mais d’informer. D’ailleurs, très souvent les employeurs étaient contents de récupérer un exemplaire du guide qui synthétise les règles de droit. »
Outre les questions sur le travail, des sujets tels que le logement, le chômage ou la santé ont animé les échanges. L’occasion de se questionner et de questionner les élus sur le trop faible nombre d’actions menées en direction de ces travailleurs, pourtant incontournables dans l’économie de notre département.
Un manque de personnel qui pèse sur la saison
Fait marquant de cette saison, la difficulté pour certaines entreprises à recruter du personnel, notamment dans les milieux de l’hostellerie et la restauration. Nous avons pu échanger avec les employeurs sur leur lecture de ce phénomène nouveau. Le point de vue de beaucoup rejoignent notre. Pour nous, le COVID et les confinements successifs ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase mettant en avant une problématique multi-factorielle.
D’une part, la pénurie de logement en station et l’augmentation des loyers rendent le logement des saisonniers de plus en plus difficile. Nous sommes le premier département en matière de taux de résidence secondaire. Plus de la moitié des logements des Hautes-Alpes ne servent qu’en saison.
A Vars, ou aucun logement n’est prévu pour les saisonniers, les employeurs comme les salariés se cassent la tête pour trouver des solutions. Alors que la loi Montagne impose la construction de logements à destination des saisonniers pour conserver le label « commune touristique », de nombreuses stations persistent à ne pas jouer le jeu. C’est ce que nous rappellerons au Conseil National de la Montagne, instance dans laquelle le département représente toute la CGT.
D’autre part, la récente réforme de l’assurance chômage et ses conséquences majeures sur le personnel saisonnier. En effet, cette dernière prévoit une indemnisation à partir de 6 mois d’activité contre 4 auparavant. Or une saison en montagne ne dure jamais 6 mois, même en hiver, ce qui a poussé de nombreux saisonniers à chercher des emplois plus pérennes. Cela questionne encore une fois le bien fondé de cette réforme, d’autant que, réchauffement climatique oblige, les saisons risquent de raccourcir plutôt que d’augmenter.
Autant de facteurs qui rendent ces emplois de plus en plus précaires. Pour la CGT, les saisonniers ne devraient pas être enfermés dans un contrat précaire mais avoir les mêmes droits que les autres salariés.