Éducation – quelle équité pour nos enfants ?

Le système scolaire français est basé sur l’équité. Il doit garantir à tous les mêmes chances de réussite. Mais qu’en est-il quand cette notion d’équité devient une excuse pour justifier l’inaction de Gouvernement et des collectivités dans la mise en œuvre d’un parcours de qualité proposé aux élèves ?

 

Un ratio qui ne passe pas

Quand il s’agit de juger la bonne santé d’une structure scolaire, État comme médias mettent en avant un chiffre : le ratio « enseignants par élèves ». A lui seul, ce chiffre magique témoignerait de l’égalité des chances des élèves, peu importe le territoire ou le contexte.
Pourtant ce résultat purement comptable ne suffit pas à évaluer le respect de l’équité. Ce chiffre, brandi comme un bouclier, empêche toute possibilité d’envisager des solutions reposant sur des critères multiples, qui sauraient s’adapter à la diversité des situations rencontrées sur les territoires.
La CGT Educ’action doute de l’efficacité de ce système pour atteindre l’objectif final de construction du savoir dans les sociétés et prône plutôt d’ajouter des analyses locales permettant de proposer une solution adaptée à chaque contexte, tout en maintenant une organisation nationale de l’enseignement scolaire.

De multiples inégalités

Dans les Hautes-Alpes, la différence entre les différents équipements présents dans les structures scolaires demeure importante, notamment entre les pôles urbains et les secteurs ruraux. Tables, chaises, points de chauffages et d’aération, matériels spécifiques pour les activités sportives, artistiques, culturelles, bibliothèques, musées, cinéma, théâtre et même fiabilité des l’informatique et de la connexion internet… Les écarts sont importants d’une zone à l’autre et ce sont même parfois renforcés ces cinq dernières années. Ils participent à créer des inégalités entre les élèves.
Un enfant de la septième puissance économique mondiale et ses parents devraient-il réfléchir à leur lieu de vie aussi par rapport aux chances de réussite scolaire ? La CGT Educ’action défend l’idée contraire et prône une véritable égalité des chances sur tout le territoire national et départemental, qu’on habite dans le Queyras, le Champsaur, le Büech le Briançonnais, l’Embrunais, le Laragnais ou à Gap.

La valse du personnel

Concernant le personnel, le constat est le même. Leur nombre initial mais aussi la capacité d’une structure à les remplacer en cas de besoin participe au bon déroulement de la vie scolaire des enfants. Malheureusement, la question des remplacements est trop peu prise en compte tant pour les professeurs que pour tous les autres métiers de l’éducation nationale : accompagnants d’élèves en situation de handicap, surveillants, infirmières, conseillers d’orientation psychologues, CPE… Cette sous-évaluation des besoins et le manque d’anticipation lié sont significatifs.
En guise de réponse au manque de personnel, l’Etat a fait le choix, dès la rentrée 2022, de proposer des emplois d’enseignement et d’encadrement à des personnes sans les former. Ne disposant pas de l’expérience nécessaire pour exercer des métiers sous pression, les volontaires se sont souvent retrouvés face à des situations délicates. Pour l’organisation syndicale, le fait d’attribuer ces postes, normalement accessible par concours, après 4 jours de formation en dit long sur la valeur qu’accorde l’Etat à la réussite scolaire.
« Accepteriez-vous de confier la construction de votre maison ou de votre voiture à une personne qui en tout et pour tout à suivi quatre jours de formation ? » interpelle James, secrétaire général de la CGT Educ’action des Hautes-Alpes.

L’avenir de nos enfants est l’affaire de tous

Le syndicat appelle aujourd’hui de ses vœux une expression collective et publique du refus l’école libérale actuelle, fondée sur des ratio mathématiques et financiers uniquement. Pour la CGT Educ’Action 05, ce raisonnement maltraite l’Humanité de toutes et tous et ne sera pas sans impact sur l’avenir de nos enfants.

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