Lundi 17 janvier 2022, L’Union Syndicale Départementale CGT Santé Action Sociale 05 a rencontré le Directeur de cabinet de Mr Joël GIRAUD, secrétaire d’état à la ruralité en visite dans les locaux du CHICAS de Gap.
La CGT a pu brosser le portrait de la situation du secteur sanitaire et médico-social dans les Hautes Alpes.
- Le manque d’effectifs dans nos hôpitaux suite à différents plans sociaux.
- La pénurie de personnels soignants aggravée par la crise sanitaire.
- Le gel de salaires dans la fonction publique hospitalière (depuis plus de 15 ans). Malgré 180€ de complément de salaire, le compte n’y est pas.
- L’obligation vaccinale a aggravé la situation de pénurie de soignants qui ont décidé de sauter le pas pour une reconversion professionnelle.
- La pénurie médicale dans le département. Même si numérus clausus est ouvert, il faut entre 12 et 15 ans pour en voir les effets bénéfiques et malgré cela les jeunes médecins préfèrent la ville au milieu rural.
- Le manque de médecins au CHICAS : Cardiologues, Dermatologues, Gynécologues, Pneumologues, Pédiatres, Rhumatologues, Radiologues, Urgentistes, Orthopédistes, Ophtalmologistes.
- Le fait que certains services du CHICAS continuent de fonctionner grâce à la présence de médecins retraités (malgré une recherche de médecin par la Direction).
- Des collaborations avec l’APHM permettent le maintien de l’activité de certains services : assistant urologie, OPH, pharmacie, cardiologie.
- Les déserts médicaux et les généralistes qui refusent de nouveaux patients : les patients doivent alors se rendre à la maison médicale aux heures d’ouverture ou bien aux urgences.
- Le forfait urgences (passage aux urgences non suivi d’une hospitalisation) : certaines mutuelles vont prendre en charge partiellement ce forfait de 20€, par contre pour les patients ayant la CMU pas de prise en charge. Résultats des courses : les plus précaires n’auront pas le même accès aux soins (double peine : pas de médecin traitant, pas de mutuelle prenant en charge le forfait).
- La psychiatrie : suppression de 37 lits en hospitalisation complète à Laragne. Manque crucial de psychiatres libéraux, les urgences sont donc engorgées et plus de place pour accueillir les patients. En ambulatoire, il faut des délais de 3 à 6 mois pour un rendez vous ! Laragne a des patients de Briançon soit 1h50 de route pour les familles… (par temps clair et routes sèches).
- Dans le secteur privé et associatif médico-social, les salaires misérable comme le public. Glissement de tâches. Fermeture de lits ayant pour conséquence sur les hôpitaux : difficile de transférer les patients dans ces structures et engorgement des services.
Notre système de santé est bien malade en France, mais il est aggravé dans les territoires ruraux et particulièrement dans les Hautes Alpes avec la saisonnalité et les axes routiers difficilement praticables par l’enneigement. Des solutions doivent être prises rapidement sans attendre les futurs présidentielles car l’urgence est là : vivre dans les Hautes Alpes sans avoir peur d’être malade.
A l’issue de l’entretien, la représentante CGT est allée à la rencontre de Mr GIRAUD qui a accepté de prendre le dossier comprenant tous les éléments cités plus haut.